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Ce travail est de l’ordre de l’élaboration d’univers imaginaire, fictif et intérieur produisant un certain nombre de mythes, d’idoles, de héros et de récits, par l’exploration d’une mythologie personnelle, basée elle même sur un métissage de cultures fantasmé (perse/nomades/française) dont je suis le fruit.
Il tiens sa source d’une citation que j’ai retrouvée dans un carnet que j’avais écris lorsque j’avais seize ans :

 

 

 

 

L’oiseau cherche à se dégager de l’oeuf.

L’oeuf est le monde.
Celui qui veux naître dois détruire un monde.
L’oiseau s’envole vers Dieu.
Ce dieu s’appelle Abraxas
.”


                                          Demian , Hermann HESSE, 1919

 

 

 

 

 

 

     Abraxas est une divinité basilidienne (secte gnostique paléochrétienne à Alexandrie au II e siècle ap JC) symbolisant le cosmos et la connaissance. Les Basilidiens plaçaient sous ses ordres un certains nombre de génies présidents aux 365 cieux, et possédants chacun plusieurs des 365 vertus. Ils admettaient également deux âme dans un seul et même corps, expliquant par cela la lutte entre la raison et les passions.
       Pour Hermann HESSE, Abraxas concilie l’élément divin et l’élément démoniaque, ce qui en fait une divinité duel et, pour le coup très humaine.
Cette citation et le livre d’où elle est extraite sont, je le réalise maintenant, huit ans plus tard, la base même de la dimension mystique de mon travail.


         Je me suis attelé à l’écriture d’ un récit poétique et fragmenté (à l’image de l’Odyssée d’Homère), où le lecteur suit un personnage prenant la route d’une quête spirituelle lui permettant de se découvrir, mieux connaître le monde dans lequel il évolue et assouvir sa faim de connaissances.

 

 

 

 

 

Il part en quête d’une vérité, en suivant le chemin d’Abraxas.

 

       En chemin, il sera amené, et ce à différentes étapes
clefs de l’existence, quand surgis le doute, à rencontrer les
fameux “génies d’abraxas” qui l’aideront à mûrir et lui offrirons
certaines pièces pour s’insérer, mieux interpréter et vivre
dans le monde qui est le sien.

 

Ce texte est une synthèse, une mise en lumière du lien
existant à travers tous mes écrits des trois dernières années.
Bien qu’il soit de nature relativement autobiographique, je ne
le veux pas à l’image du narcissisme, de l’individualisme qui
caractérise notre époque où l’ego se voit exacerbé.
Dans ce texte, j’expose des situations que j’ai connues, des
sentiments que j’ai ressentis, mais au moyen de symboles
et de métaphores, tirés du métissage de culture que je porte
en moi et qui me constitue, leur donnant ainsi une valeur
affranchie du temps, de l’espace et touchant l’universalité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien que le récit soit l’axe central de ce travail, des éléments de natures variées gravitent autour (photo/vidéo/installation/son). Ces éléments viendrons poser l’univers dans lequel évolue le personnage et enrichir/concrétiser la nature poétique, symbolique et évocatrice du texte narratif central, par sa représentation et sa prise de position dans l'espace.

Les chemins d'Abraxas

EXILS

RUSH VIDEO

PHOTOGRAMME

INSTALLATION

PHOTOGRAMME

(EXILS, Les Chemins D'Abraxas,

Extrait)

 

 

BROYANT LES BRAISES DE SES ESPOIRS ETEINTS,
IL TRACA DE NOIR UN PREMIER CERCLE DE SOLITUDE .


C'est en bordure d'un campement qu'il avait posé sa tente. La clameur du caravansérail
rugissant de vie l'avait effrayé, et le confrontait à un nouvelle solitude.


-Entendez moi Ombres,
Me voilà seul et las
Lacéré par un vent cruel,
contraint aux roches froides
Pour toute couche.


Me voilà en bordure de ce monde
Que j'ai tant recherché
C'est depuis sa lisière
Que vous m'entendez chanter


Si vous me voyez seul,
C'est que je l'ai choisi.


Quand je me suis présenté
C'est avec un sourire
Que je fus accueilli


On m'a offert le vin amer
Qui fit ma joie
On m'a offert le sucre des dattes
Qui apaisa ma faim


On m'a offert un lit de paille
Et des couvertures de laine chaude
Pour que mon corps
Déjà éprouvé par la route
Puisse se reposer un instant
Prendre un souffle nouveau.


Mais vous me voyez seul


Cette douce bonté

L'affection de ces gens
Je l'ai reçue en plein coeur


Mais notre langage
Bien qu'étant le même,
Leurs mots demeuraient autres
Et leurs gestes sincères,
Emplis de douceur
Me restaient étrangers.


Comprenez bien que je les ai aimés


Mais que je fus plus seul
Assis près de leur feu
Que je ne le suis devant vous
Abandonné à la nuit.


Suis-je ainsi condamné
Par cette errance que j'ai choisie
A demeurer en marge du fleuve ?


Devrai-je vivre en spectre
Présent et absent à la fois
Contraint jusqu'au crépuscule
De rompre avec joie leur pain
Sans jamais en sentir le goût ?


Oh Ombres,
Vous me voyez
Plongeant au sein d'un monde
Qui m’apparaît comme étranger


A jamais


Et je brise mon dos
De traîner avec moi
Les lourdes pierres de ma tour de solitude
Que je reconstruis à chacun de mes pas.

Ce travail est actuellement en projet d'édition avec la maison Hybris

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