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LE VIDE

La grille est une structure constituée de carrés. La symbolique de ce dernier le montre comme le symbole même de la création achevée, de la stabilité, de ce qui est « connu et maitrisé » par l'humanité. Et si au contraire, je considérions le carré comme une boîte renfermant l'inconnu, située au milieu de l'articulation complexe de théories et spéculations scientifiques tentant de le percer à jour?
En effectuant des recherches sur certaines de ces théories (compilation, relativité, théorie du « tout »...), j'ai finis par me retrouver face à un schéma appelé « Structure à grande échelle de l'univers ». Il le définissait comme étant constitué de feuilles de super-amas de galaxies pressées entre d'immense bulles de vide. Je retrouvait dans ce schéma l'idée de structure ainsi que celle d'inconnu, et ai considéré la grille sous un angle nouveau: Il ne s'agissait plus de carrés organisés en lignes et colonnes, mais de lignes s'entrecroisant à angles droits, délimitant ainsi des zones de vide carrées. Le vide total étant une idée difficile à concevoir, il sous entendait l'idée de « manque ».
Appliquant cette idée structurale à un niveau social de taille relativement réduite (cercle familial) pour être sûr de rester maître et sûr de ce que j'avancerai comme propos, je commençais à écrire une histoire au sujet d'un enfant souffrant de l'absence de son père.

 

Organisant le texte en trois parties basées sur une temporalité (passé/présent/futur), je traitais chacune d'elles différement.
     -Dans la première n'étaient conservés que les termes faisant référence au père.

     -Dans la deuxième partie n'étaient conservées que les lettre formant le mot "père".

     -Dans la troisime est dernière partie n'étaient conservés que les termes féminins.

Je ne voulais pas chercher ta main,
je ne voulais qu'elle pour me tendre la sienne.

Dans mes souvenirs, plutôt que de ton visage
c'est de ton absence dont je me rappelle.

Je vois ta silhouette, de dos, et ressent à nouveau
cette angoisse grandir en moi

ne pas attirer ton attention
tes foudres

Fuir, dans l'ombre, ne pas te croiser
quand les rares occasions se présentaient

Exilé, toujours, de ton regard
aussi froid et dur que ponctuel,

Espérer chaque nuit de cauchemars
Que tu dormes et qu'il n'y ai qu'elle pour me recueillir

Et puis la libération,
voilà que tu t'en vas.

Maintenant le vide que tu représentait
et plus palpable, visible et sensible

Mais je me convainc peu à peu
que je n'aurais jamais besoin de toi

Que tu n'est rien

Parce que j'ai trop peur,
de toi, de ce que tu était

Et le temps passe

Je réalise qu'elle ne suffit pas
que j'ai besoin de ce que je voulais oublier

Elle m'aura connu
consolé et secoué

Mais ne peux tout porter, assumer
être parents c'est être deux.

Il aura fallu seize ans
pour que l'on se retrouve

Mais encore maintenant
nos doigts ne font que s'effleurer.

J'ai trouvé un ami
cher et sincère

Quelqu'un pouvant me guider
de part nos écarts communs

Une oreille attentive
et une bouche instruite

Mais pas de main.

Celle que je ne voulais voir
M'est désormais inaccessible.

Te sentir contre moi serais sans aucun doute
l'aboutissement ultime, le pardon final

Qui donnerai véritablement son sens
au nom par lequel je t'appelle

Celui qui résume le lien qui aurait dû
nous unir l'un à l'autre depuis mon premier jour.

Chaque année nous rapproche peu à peu,
autant que chaque jour se rapproche notre fin.

Mon âge passe,
Le tiens s'enfuit.

 Un soleil se lèvera
et tu ne sera plus.

Jamais.

Tachant de vivre dans le bon sens des choses,
le peu que tu aura pus me transmettre

J'aurai grandis et serais devenu homme
du moins autant que cela soit possible.

Si je parviens à me réaliser,
devenir un père pour un enfant

Si par le ciel je me pardonne
cet égoïsme contre nature

Et que j'assume enfin
ce souhait que je nourris depuis que tu me manques

Conjurer le sort en étant présent
accompagner chacun de ses pas

Le voir grandir
en me laissant vieillir

L'éveiller à ce qu'il y a de beau
lui donner l'espoir et la force

Alors

Alors je tremblerais de peur,
à chaque instant je serais terrifié

Du manque que dans mon égoïsme
j'aurais fais naître et grandir avec lui

L'enfant que j'aurais
n'aurait pas de mère.

Malgré les solutions et les contournements
il grandirait sans substitut et souffrirait
comme son père avant lui.

Une malédiction de fils en fils
Un cercle
Une croix.

 

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