Ferdinand STEPHANE-COLDEFY

       J'ai choisis l'association de ces deux termes pour référer à une démarche introspective, un "voyage d'un autre domaine". La notion de "départ" mais plus encore "d'abandon" que contient le mot "exode" est essentielle pour moi et s'explique par un élagage, une mise en sourdine tout du moins, des acquis, au profit d'un dévelopement interieur visant à nous ouvrir au futur, à savoir "se laisser devenir".

 

      Les travaux réunis ici traitent donc de l'individu, de l'élaboration de son "être étrange", en s'émancipant d'une masse semblant avoir pris le dessus.

 

"La liberté humaine ne se mesure pas selon le choix qui est offert à l'individu, le seul facteur décisif pour la détérminer, c'est ce que peut choisir et ce que choisit l'individu. Le ritère d'un choix libre ne peut jamais être absolu, mais il n'est pas non plus tout à fait relatif. Le fait de pouvoir élire librement des maîtres ne supprime ni les maîtres ni les esclaves. Choisir parmi une grande variété de marchandises et de services, ce n'est pas être libre si pour cela des contrôles sociaux doivent peser sur une vie de labeur et d'angoisse --- si pour cela on doit être aliéné. Et si l'individu renouvelle spontanément des besoins imposés, cela ne veut pas dire qu'il soit autonome, cela prouve seulement que les contrôles sont efficaces."

 

                                             Herbert MARCUSE, L'Homme Unidimentionnel, Les Formes Nouvelles de contrôle, les éditions de minuit, 1968, p32-33